
Le rôle central du data warehouse dans une Modern Data Stack
8min • Édité le 22 mai 2025

Olivier Renard
Content & SEO Manager
Le marché des entrepôts de données (data warehouses) cloud pesait déjà 6,1 milliards de dollars en 2023. D’ici 2032, il devrait dépasser les 37 Mds $, porté par une croissance annuelle moyenne de 22,5 % selon Global Market Insights.
Une confirmation de l’intérêt grandissant des entreprises pour des architectures data modernes et évolutives. Le data warehouse n’est plus un outil réservé à la BI (Business Intelligence) : il tient un rôle clé pour centraliser et exploiter les données à grande échelle.
Les informations à retenir :
Un data warehouse est une plateforme qui centralise, organise et rend exploitables les données d’une entreprise ou d’une organisation.
Il se distingue d’une base de données ou d’un data lake par sa structure, pensée pour l’analyse et la prise de décision. Il existe de nombreux fournisseurs sur le marché.
Cet entrepôt joue le rôle de référentiel central en intégrant des données issues de sources variées, et en conservant leur historique.
Il constitue le socle d’une Modern Data Stack. Une CDP composable s’appuie sur les données présentes dans le data warehouse pour faciliter leur activation par les équipes métier : marketing, produit, finance, vente.
🔍 Découvrez ce qu’est un data warehouse et ce qui le distingue des autres solutions de stockage. Apprenez à le mettre en place et à l'intégrer à votre architecture pour tirer pleinement parti de vos données. 🚀
Qu’est-ce qu’un data warehouse ?
Un data warehouse (ou entrepôt de données en français) est une plateforme conçue pour intégrer, stocker et organiser des volumes importants de données issues de sources variées.
Il a pour objectif de faciliter l’analyse et la prise de décision à l’échelle de l’organisation. En ce sens, il se distingue d’une base de données classique, destinée à exécuter des opérations courantes.
Le data warehouse ne se limite pas à la simple collecte et au stockage d’informations. Il organise la donnée, l’historise et la rend exploitable pour différents usages : tableaux de bord, indicateurs, segmentation, modélisation, etc. Il agit comme un référentiel fiable, prêt à alimenter les outils métier sans intervention manuelle.
Historiquement, les premiers entrepôts de données sont apparus dans les années 1980, à l’initiative de pionniers comme Bill Inmon ou Ralph Kimball. Ils étaient conçus pour fonctionner sur des infrastructures locales (on-premise), souvent complexes à maintenir.
Aujourd’hui, les data warehouses cloud, comme BigQuery, Snowflake ou Redshift, offrent plus de flexibilité et de simplicité d'utilisation. Ils s’intègrent pleinement aux outils opérationnels via des connecteurs, APIs ou pipelines automatisés.
Principaux usages
Le rôle du data warehouse a largement évolué. À l’origine, il servait principalement à la business intelligence et au reporting, en agrégeant les données issues des différents services de l’entreprise.
Il permettait de suivre des KPIs, de produire des rapports consolidés et d’en harmoniser la lecture.
Désormais, son utilisation dépasse largement le périmètre de la BI. Un entrepôt de données moderne peut être utilisé pour :
Créer des segments clients en fonction de leur comportement ou leur historique,
Alimenter des modèles de scoring ou de recommandation,
Enrichir une vision customer 360°,
Suivre la performance produit dans le temps,
Ou encore mieux comprendre le parcours client.
Les équipes marketing s’appuient de plus en plus sur ces données pour piloter leurs actions, personnaliser les expériences et identifier de nouveaux leviers de croissance. Plus généralement, le data warehouse est là pour répondre aux besoins de toutes les équipes : produit, finance ou support.
Quelle différence entre data warehouse, base de données et data lake ?
Pour construire une architecture de gestion de données, il est important de comprendre les distinctions entre un data warehouse, une base de données relationnelle ou un data lake. Chacun a ses spécificités, ses cas d’usage et ses limites.
Critère | Data warehouse | Base de données (Database) | Data lake |
---|---|---|---|
Objectif | Centralisation des données, analyse, reporting, aide à la décision (OLAP*). | Exécution d’opérations courantes (transactions, enregistrements - OLTP*) | Stockage massif et brut de données diverses |
Type de données | Données historiques, nettoyées, prêtes à l’analyse | Données opérationnelles, temps réel | Données brutes, structurées ou non (fichiers, logs, vidéos…) |
Coût | Modéré à élevé selon l’usage et la volumétrie | Moindre coût à l’échelle, mais pas conçu pour l’analyse | Peu coûteux à stocker, mais plus cher à exploiter |
Cas d’usage | Tableaux de bord, segmentation, analyse multi-source, activation des données | CRM, gestion de commandes, applications métiers | IA, machine learning, stockage long terme |
Principaux fournisseurs | Snowflake, BigQuery, Redshift, Azure Synapse | MySQL, PostgreSQL, SQL Server | Amazon S3, Azure Data Lake, Google Cloud Storage |
Data warehouse vs Database vs Data lake
Deux autres concepts reviennent souvent lorsqu’on parle de gestion des données : le data mart et le lakehouse.
Un data mart est un petit entrepôt de données dédié à un service ou un usage précis (marketing, finance, RH…). Il s’appuie généralement sur un data warehouse principal et permet d’accéder rapidement à des données ciblées.
Le lakehouse est un terme popularisé par des acteurs comme Databricks. Il désigne une architecture hybride entre un data lake et un data warehouse. Son objectif est de combiner le meilleur des deux mondes : la flexibilité du data lake et l’organisation du data warehouse.
Comment cela fonctionne dans la pratique ?
Un data warehouse repose sur une architecture simple et puissante, pensée pour rendre les données exploitables et fiables. Son fonctionnement s’appuie sur quatre grandes étapes :
Ingestion : les données sont collectées depuis plusieurs sources (CRM, site web, application mobile, ERP…). Elles sont intégrées via des flux ETL (Extract, Transform, Load) ou ELT selon le besoin.
Stockage : les données sont conservées dans un environnement stable, avec une structure claire, souvent basée sur des schémas en étoile ou en flocon.
Modélisation : elles sont ensuite organisées autour de faits (ex : 'achat') et de dimensions (ex : 'client', 'produit', 'date') pour faciliter leur lecture et leur croisement.
Restitution : les données peuvent ensuite être consultées, analysées ou activées dans d'autres applications.
Schémas en étoile et en flocon
Dans un entrepôt de données, les informations sont souvent organisées selon deux modèles :
Le modèle en étoile : simple, rapide à interroger, facile à maintenir. Toutes les dimensions (ex. 'client', 'produit', 'date') sont directement reliées à la table de faits, comme les branches d’une étoile.
Le modèle en flocon : plus détaillé, plus normalisé, mais parfois plus complexe. Les dimensions sont découpées en sous-tables pour éviter les redondances. Par exemple, la dimension 'produit' peut être subdivisée en plusieurs tables qui lui sont reliées : 'taille', 'catégorie', etc.
💡 Le nom de l’outil Snowflake est d’ailleurs un clin d’œil à cette structuration “en flocon”, bien qu’il ne s’y limite pas.
